Train de nuit (26/12/2012)
Défilent les boutons blancs ou jaunes
Derrière la chevelure de Madame
Elle baille discrètement, souriante
Elle semble s’excuser du regard
Et la voiture file dans le noir
Partie dans l’ouate du voyage
Elle échappe à la raison pure
Pour errer avec sollicitude et patience
Sur les vapeurs de rêve entrecroisées
Des nantis d’un billet désiré
Dehors les autres, ceux qui nient
La nécessité de disposer d’un papier
Pour s’enfuir dans l’éther dilué
Et le maître des lieux, casqué
Demande à chacun son obole
Le sésame érodé tel un talisman
Le crayon sur l’oreille grasse
Il pérore avec la voyageuse
Qui ignore sa langue vivante
Et pépie des caquètements
Pour signifier sa colère montante
Je tends mon autographe signé
D’un quelconque bureaucrate
Il me sourit, patient et distrait
Le poinçonne avec application
Puis poursuit sa course dévoreuse
D’autres trous à perforer, toujours plus
Je me love dans un angle
Fermant les yeux sur le lac
Noir et morne de la vitre
Jusqu’à ce qu’enfin
Le sommeil vienne
Etouffé et boutonneux
Pour revigorer ce corps sans vie
07:11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, littérature, poésie | Imprimer