Identité (08/08/2012)

Besoin de rassembler tous les bouts d’être
Qui errent dans le paysage de ma solitude
Qui parle derrière l’identité du moi ?
Tous ces personnages multicolores
Toutes ces pensées futiles et fanées
Que nous montons haut dans nos cœurs
Comme des horloges de notre bonne santé
Un château de cartes poussé par la brise
Que reste-t-il de ces êtres diffus ?
L’angoisse d’un après qui ne sera plus
L’horreur d’un avant sans ficelles
Marionnette déchue de son animation
Qui s’en va au vent, l’œil fiévreux
Et court dans la campagne de ses prédilections
C’est le feu follet de tes amours
Le réservoir de tes possessions flétries
Tu cherches l’inconnu de ta préférence
En vain tu te tournes vers toi-même
Mais rien ne répond à tes souhaits
De retrouver celui que tu as perdu
Et ton âme erre dans le silence des corbeaux
Planant sur la nuit invisible
De tes erreurs et de tes rires
Fort de ta superbe, amaigri de tes richesses
Entassé dans le sac ordinateur
Où tu caches tes désirs et tes rêves
Et tout cela, hop ! Parti
D’un coup d’aile sur le front
Est passée la pesanteur du rire
Gras, lourd, plein de sous-entendus
Tu es là, perdu dans ta droiture
Comme le héros de sable
Un matin d’été en pleine mer
Et tu coules lentement, amèrement
Dans tes images de grandeur
Pendant que le socle petitement
Se désagrège, s’effrite, se dilue
Jusqu’à former un fleuve jaune
De bile odorante qui s’enfuie
Dans les vallées boursoufflées
De ton ardeur déchue et insaisissable

Cinq heures, drôle d’heure…
Ni la nuit, ni le jour
L’entre-deux ou même l’entre-trois
Mais dans quelle position ?
Le cœur au-delà des sens
Tu navigues à vue sur l’océan
De ton imagination délétère
Dans les vagues de ton absence
Entre les débris de tes espoirs
Pour devenir un jour raisonnable
Petit vieux bien propre
Dépossédé des piqures de motivation
Tellement clean qu’il en est transparent
Sans assise véritable, ange déchu
D’un destin sans fin qui s’arrête enfin

 

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