Mortellement (02/02/2012)
Linogravure réalisée il y a quelques années :
La mort avait revêtu son uniforme
Un nécessaire de plongée sous-marine
Elle pointait sur moi son harpon
Et semblait me dire, hautaine :
" Qu’as-tu à regarder mes pieds
Ils sont chaussés de caoutchouc
Et battent la mesure du temps
Lorsqu’ils arrêteront leurs frétillements
J’appuierai d’un doigt ferme
Sur le basculement de la détente
Et te porterai le coup fatal
Alors ta tête s’en ira au gré des flots
Mangée par les mollusques
Elle dérivera jusqu’à ce que plus rien
N’erre sur sa surface lisse
Elle tombera au fond des mers
Puis s’effritera en mille poussières "
Chaque jour je regarde partir
Ces souvenirs chers de ma mémoire
Pour ne plus contempler
Que l’obscure froideur d’une eau mouvementée
Et ne reste que cette gravure
Elaborée un jour de grand froid
Parce que j’avais rêvé
A d’autres vies, à d’autres destinées
Et cependant, dans l’obscurité
Cette tête veille sur le monde
Et me dit : " Le souffle instinctif
De la vie est en toi
Comme un mouvement rassurant
Ressenti fiévreusement au lieu
Où le moi devient le toi, le vous, le tout "
07:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, gravure, poésie, poème | Imprimer