Voici revenus le gris et le mouillé (23/07/2011)
Oui, voici revenus le gris et le mouillé.
Gris du ciel d’abord, mais aussi
Griserie des rues sans âme,
Rues grisâtres des jours verts
Vers des horizons sans fin,
Là où rien ne dit à personne,
Là où se promène, nostalgique,
Le poète dénudé des haricots blancs
Qui pleure lorsque rien ne l’enchante
Et qui rit au plaisir de savoir
Si, un jour, il sera bègue.
Alors combien sera rude sa tâche
De récitant de vers prolongés
Dans l’aube inconnue de la ville.
Mouillé aussi, comme la fourrure
Des rats un jour d’inondation
Ruisselant de brillants
Et prostrés dans un coin obscure,
Avant de ressortir au soleil du soir
Pour réchauffer leur vieille carcasse.
Enfermé dans un halo de condensation,
L’homme mouillé de larmes
Se prête au faux semblant
D’un attendrissant retour
D’une certaine innocence.
Mais au fond de lui,
Il sait bien, malgré ses dires,
La puissance de l’instant,
L’évocation irrésistible et instantanée
De souvenirs inconnus
Et d’un présent irrévocable,
Malgré le rêve, l’intention,
La paresse ou la vision.
Oui, voici revenus le gris et le mouillé.
Quand t’abstiendras-tu d’apercevoir,
Au-delà du temps et de l’espace,
L’espoir des jours blancs
Et des nuits de pleine lune ?
Couché dans ton lit trop grand,
Réveillé par la clarté diurne,
Tu rêves, tu deviens autre,
Tu te laisses empoigner
Par le miracle de la passion,
Une passion indéfinissable,
Celle de la création
Et de la démolition,
Pour que les lendemains
Soient autres, rosés
D’attente et de désirs,
Verts d’optimisme,
Jaune de bonheur.
05:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, poème, nature | Imprimer