Au-delà de la descente en soi-même (30/03/2015)
Attention ! Cette descente en soi n’est pas une dissolution de l’être, mais au contraire sa découverte. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement la fin des frontières que s’impose l’esprit.
La peinture abstraite représente visuellement cette absence de forme et, derrière, de pensée. Rothko, par exemple, nous renvoie l’image qui se forme derrière la rétine en l’absence de pensée : un halo lumineux, source non pas du désir, mais de l’accomplissement ressenti. De même, la mécanique bien huilée de Bach permet l’entrée dans cet au-delà sans pensée : les notes s’enchaînent les unes aux autres dans une harmonie pure et vous conduisent dans cet instant de silence que seule la musique peut apporter, paradoxalement.
On est parce que le On n’est plus. Et cette dénomination de On est bien vue, car ce "On" est tout l’humain et personne en particulier. L’être apparaît derrière la personne, il se dévoile hors de toute image, au-delà des contraires. Vous devenez sphère transparente, aux frontières poreuses. L’être entier devient Un et ce Un est le Tout.
Marcher est Zen
S’assoir est aussi Zen
Que je parle, que je me taise
Que je me repose, que je me presse
Dans l’ordre de l’Être
Tout cela est l’Immuable.
Shodoka[1]
Mais tout cela se perd aussi vite que c’est venu. Accepte-le, sinon tu ne connaîtras jamais la vie !
[1]L’un des quatre textes essentiels du zen, écrit par Yoka Daishi au VIIe siècle en Chine, dans lequel il témoigne de son éveil.
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