Ephistole Tecque (24) (13/12/2018)
Tournant légèrement la poignée d'un quart de tour, il put libérer le battant immobilisé et repousser les deux en les imbriquant l'un dans l'autre. Appuyant de l'autre main sur l'ensemble, il tourna la poignée dans le sens de la fermeture s'assurant ensuite par une traction vers l'arrière que la fenêtre était bien fermée. Enfin ! La chaleur allait pouvoir à nouveau rayonner du chauffage vers la pièce et s'accumuler entre les couvertures, réchauffant son corps glacé.
Une fois recouché, recouvert par les couches successives du drap, des couvertures et du couvre-lit, son corps resserré sur lui-même pour retrouver plus vite sa chaleur, Ephistole tenta de remettre un peu d'ordre dans ses idées, de réfléchir calmement sur le bouillonnement de visions qui l'avaient submergé et englouti dans une sorte d'hypnose de l'esprit. Que lui était-il arrivé ? Il ne parvenait pas encore à comprendre nettement ce retour en arrière, se demandant s'il avait été réellement éveillé à chaque fois ou si ce n'avait été qu'un rêve un peu original qu'une influence extérieure, telle qu'un bruit périodique venant de la rue ou un tressaillement de la maison au passage de plusieurs métros au-dessous d'elle, aurait fait revenir à son point de départ, avant qu'il ne s'éveille réellement à l'accentuation de cette influence. Il lui sembla cependant bizarre qu'à chaque cycle du rêve, il ait réellement eu l'impression de se lever et de marcher vers la fenêtre, en particulier de sentir le contact de la poignée de la fenêtre. Pourtant il n'avait pu se lever ainsi plusieurs fois de suite et se retrouver aussitôt après dans son lit. Il écarta la possibilité invraisemblable d'une faculté de déplacer instantanément son corps dans l'espace, cette solution ne pouvant exister que dans l'imagination de certains visionnaires qui croient à des facultés supranormales du corps humain.
07:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle, récit, vie, vacuité, mal-être | Imprimer