Michel Portal & Jacky Terrasson – Concert à Marciac 2007 (24/07/2011)

 

http://www.youtube.com/watch?v=zcGt4YeSR2k&feature=related

 

 

Après une introduction un peu bizarre pour ceux qui sont habituésmusique,jazz,création à la musique classique, comme une sorte de clin d’œil au public, avec, en fin, l’utilisation de bruits plutôt que de notes, commence le morceau, un duo, sorte de petit chef d’œuvre entre le saxo et le piano, comme une ballade, calme, tranquille, une promenade, sur la Seine par exemple.

Sur une même note, il introduit réellement le morceau, accompagné par le rythme du piano, il tourne autour de la note, un sol bémol, seul d’abord, puis avec le pianiste qui lui-même joue un contrepoint. Alors commence un dialogue entre les deux instruments, avec des oppositions, mais aussi de parfaits accords, mélodiques et rythmiques. Ce dialogue est conduit par le saxo qui tourne autour de sa note, avec de brusques sautes d’humeur, avec des frasques rythmiques reprises par le piano qui enveloppe les échappées du basson d’un soutien permanent, mais volontairement retenu.

musique,jazz,créationIls reprennent enfin la mélodie de départ, avant d’entamer, comme c’est l’habitude en jazz, un solo, solo de piano, endiablé, plein de fioritures, beau de virtuosité. Ce solo est fait de petits morceaux qui s’enchaînent les uns les autres, tous subtils, tantôt pleins de pétulance, tantôt presque romantiques, toujours pleins de vie, avec quel brio !

Puis, le morceau reprend à deux, toujours sur la même note, tournant autour, avec un très beau contrepoint du piano qui se termine sereinement, au rythme de la main gauche du pianiste, juste avant le final, presqu’aussi bizarre que l’introduction, mais bien dans le style jazz.

 

Comment définir l’impression que vous laisse un tel morceau. On ne peut dire qu’il évoque en vous des souvenirs, à la manière de la musique classique, ou qu’il vous séduit par un équilibre harmonique et contrapuntique à la manière de Bach. C’est un remuement de tout l’être, qui chatouille d’abord la peau, par l’induction des sons, comme une sorte de dessin fait par des vagues à la surface de l’eau, puis qui vous prend par une sensation d’oubli de l’environnement pour vous enfermer dans la bulle du rythme et d’une mélodie qui semble vous atteindre de l’intérieur, à l’envers de votre enveloppe, là où l’être est à vif, mais en même temps pacifié, prêt à tout écouter, parce que restant dans cette bulle. Et vous êtes suspendu à cette musique non parce qu’elle évoque en vous quelque chose, mais parce qu’elle vous procure un sentiment indéfinissable, mais combien envoûtant. 

 

 

 

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