Dieu, qu'est-il ? (1/3) (08/06/2018)

Que signifie le mot « dieu » ?

 Le mot « dieu » vient du latin deus, lui-même issu de la racine indo-européenne dei- « briller » qui, élargie en deiwo- et 'en dyew-, sert à désigner le ciel lumineux en tant que divinité ainsi que les êtres célestes par opposition aux êtres terrestres, les hommes. Étroitement liée à cette notion de lumière, c'est la plus ancienne dénomination indo-européenne de la divinité qui se retrouve dans le nom du dieu grec Zeus dont le génitif est Dios.

Avec majuscule, la notion de Dieu s’insère dans le cadre des religions monothéistes. Dieu est un être transcendant, unique, à qui on attribue d’avoir créé l’univers. Son essence est obtenue en maximisant tous les attributs positifs. Dieu est omnipotent (il peut tout), omniscient (il connaît tout), éternel (il n'a ni début ni fin), suprêmement bon. On le dit également parfait et infini. Un tel Dieu est souvent dépouillé de ses attributs anthropomorphiques.

A côté de ce Dieu unique, on distingue l’existence des dieux, êtres supérieurs, plus puissants que l’homme et doté de pouvoirs surnaturels. On peut également distinguer également des dieux :

 

De quel Dieu parle-t-on ?

* D’un Dieu unique, défini par des textes révérés, gelé dans une théologie quelque peu emprisonnante. Ainsi parle-t-on de Yahvé, du Père, d’Allah.

* D’un Dieu moins défini, non personnalisé, plus intérieur peut-être, comme les religions orientales le décrivent : bouddhisme, hindouisme, taoïsme, confucianisme. Ce sont tout à la fois des religions, des philosophies, des morales

* Des dieux multiples de la Grèce antique ou de religions indouistes : s’y rattache le vitalisme tradition philosophique pour laquelle le vivant n'est pas réductible aux lois physico-chimiques. Elle envisage la vie comme de la matière animée d'un principe ou force vitale, qui s'ajouterait pour les êtres vivants aux lois de la matière. Selon cette conception, c'est cette force qui insufflerait la vie à la matière. Selon André Lalande, le vitalisme est une « doctrine d'après laquelle il existe en chaque être vivant un "principe vital", distinct à la fois de l'âme pensante et des propriétés physico-chimiques du corps, gouvernant les phénomènes de la vie ». Le vitalisme est donc le mouvement philosophique qui tend à poser un concept immanent dont le fondement est la conciliation du matérialisme avec l'idéalisme ; tous deux pris dans leur vision grossière: le primat de la matière ou le primat de l'esprit sur le sens des choses.

* Des esprits : L’animisme, (du latin animus, originairement « esprit », puis « âme ») est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en des génies protecteurs. Ces âmes ou ces esprits mystiques, manifestations de défunts ou de divinités animales, peuvent agir sur le monde tangible, de manière bénéfique ou non. Il convient donc de leur vouer un culte. Ainsi défini, comme « croyance à l'âme et à une vie future et, corrélativement, croyance à des divinités directrices et des esprits subordonnés », l'animisme peut caractériser des sociétés extrêmement diverses, situées sur tous les continents.

* D’un Dieu concept, sans prise sur le réel, créateur d’un monde cartésien, tel celui du siècle des lumières et de la révolution française, opposant au Dieu d’une société figée la liberté par le rationalisme, allant du déisme de Voltaire et de Rousseau à l’athéisme de Diderot et d’Helvétius. L’homme devient le seul Dieu.

* D’un Dieu inconnu, le logos ou la monade indescriptible, indéfinissable parce que dépassant la pensée humaine, et qui est immanent et transcendant.

* De l’inconnaissance : l’inexprimable, qui laisse entrevoir à certains moments la porte d’une autre existence, l’indescriptible, qui ne peut être connu, l’inconnaissable, qu’on ne peut connaître conceptuellement, mais bien réelle et expérimentale par la révélation d’une expérience intérieure. On peut l’appeler le divin, sphère enveloppant le Tout et lui donnant existence et sens, ou encore, la déité, comme le dénomme maître Eckhart.

Alors comment l'appréhender, le connaître et entrer dans son intimité ou plutôt, comment faire en sorte qu'il accueille notre intimité ? Nous en parlerons la prochaine fois.

06:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dieu, déité, logos, monade, être suprême |  Imprimer