L'homme sans ombre (44) (31/12/2017)
L’amour spirituel n’exclut personne. Il s’adresse à tous sans distinction d’affinités. L’homme empli du divin dilate son cœur et y inclut le monde. Il ne possède rien et, par là, possède tout. Il déborde d’amour pour son ennemi et voudrait l’aider, lui donner la joie qui l’habite. Devenu transparent, n’ayant plus d’être propre, plus de volonté propre, il est le monde et plus que le monde. Il apporte à chacun sa part de lumière.
Ensemble, les quatre jeunes gens prirent le chemin de la colline, celle du premier jour, celle du constat de Noémie et de Lauranne. Rien n’a changé et tout a changé. Le monde extérieur est semblable à celui qu’ils ont toujours connu, mais un regard nouveau les enrobe et, au soleil couchant, pas une ombre ne se dessine sur l’ensemble de leur groupe devenu transparent.
Quelques jours plus tard, un nouvel article paraît dans le même quotidien : « Nous venons d’apprendre la dissolution de la secte bouddhiste Pingya qui n’a pu résister aux affrontements entre les deux conceptions de la réalisation de soi. Notre reporter s’est rendu sur les lieux du monastère. Ne restent que des bâtiments vides dans lesquels toute trace d’intense résurgence de l’esprit a disparu. Personne n’ose aborder le sujet du devenir des pratiquants de la secte. Où sont-ils partis ? Un homme de paille est tout à l’heure sorti et a cloué sur la porte-cochère une pancarte sur laquelle est inscrit A VENDRE. Depuis, rien ne bouge. »
FIN
07:11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, littérature, surnaturel, envers | Imprimer