Blancanieves ou Blanche Neige, film de Pablo Berger (2012) (21/03/2013)

En noir et blanc, sans dialogue, Blancanieves est un petit chef d’œuvre.

http://www.youtube.com/watch?v=I-METoks7wk


Carmencita, l’héroïne de ce conte, naît le jour de la mort de sa mère et l’accident de son père, torero célèbre, qui reste invalide. L'infirmière de ce dernier le dorlote, se marie avec lui et l’enferme dans son hacienda. Recueillie pas sa grand-mère, Carmenlita rêve de son père qu’elle ne connaît pas. Le jour de sa première communion, sa grand-mère meurt après avoir dansé avec elle dans un très bel épisode, celui de la danse des mains à la manière andalouse. Encarna, sa belle-mère, l’accueille dans le palais de son père. La petite fille devient la servante et est entourée d’interdictions. Elle fait néanmoins connaissance de son père, passe de bons moments avec lui avant qu’il ne soit tué par Encarna. Celle-ci veut ensuite la faire disparaître. Laissée pour morte par le chauffeur, elle est recueillie par une troupe de nains qui jouent des corridas au rabais dans les villages. Elle finira torero, comme son père.

Ce n’est pas le fait de  revisiter le conte de Blanche Neige qui fait de ce film un véritable « joyau du 7ème art espagnol » selon l’expression de la journaliste Sandrine Morel. Son intérêt tient à de nombreux détails qui rendent le film charmant, mélodramatique et authentiquement espagnol. Le récit est exubérant, plein de détails délirants ou amusants : le coq de Carmencita qui l’accompagne comme un chat et finit dans la casserole de sa belle-mère qui veut la forcer à le manger ; le tourbillon qui commence dans une danse et se poursuit sans interruption dans un autre plan ; la robe blanche de première communiante, trempée dans une bassine de teinture noire le soir même. Les images des spectateurs des corridas sont mélodramatiques tant pour le simulacre des nains après leur rencontre avec Carmencita, que pendant la dernière et seule véritable corrida. La musique d'Alfonso de Villalonga, les chants, les danses, y compris des nains, sont l’écho de l’âme andalouse et du caractère sévère, tragique, mais attirant de ce bout de l’Europe.

Allez le voir, cela en vaut la peine. Vous rirez, vous pleurerez, vous ne serez jamais indifférents. C’est bien un chef d’œuvre !

07:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma espagne, corrida, conte |  Imprimer