Numa Droz, peintre paysagiste (05/02/2013)

« Le paysage est mon unique préoccupation », explique le peintre Numa Droz, qui expose à la galerie de l’Europe (55 rue de Seine, 75006). Il ne s’agit pas de paysages industriels ou citadins. Ce sont des paysages peints dans la tradition des peintres paysagistes du XVIIème siècle.

Bosquet dans un pré.jpg

Lenteur du regard et du corps devant cette tranquille assurance. L’éternité est à nos portes et nous ne le savons pas. Nous passons en courant devant des paysages époustouflants et il faut qu’un peintre nous le rappelle : arrêtez-vous et regardez, respirez calmement, laissez votre tête reposer ! Et l’on prend conscience que, malgré ses transformations permanentes, la terre reste la même, chaleureuse, accueillante, splendide de sérénité, nous apprenant par sa beauté notre vocation première, rendre grâce pour ces dons immenses.

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Il part d’émotions réelles survenues dans ses promenades en Bourgogne, dans le Vercors ou encore les Pyrénées. Il aime affiner ses éclairages, aussi choisit-il des moments particuliers tels que les lever ou les coucher de soleil. Les ciels sont clairs, exempts d’une couche grisâtre qui fait le plaisir de nombreux peintres contemporains. Il reflète la tranquillité intérieure du peintre, un peu de brume, une coloration venant de la montée de la lumière, légère, attendrissante comme l’épiderme féminin. En contraste, la chair rurale se fait plus foncée, parfois presque noire, pleine de recoins cachés, de mystères insoupçonnés. Elle s’éclaire progressivement, sans perdre de son mystère, jusqu’à l’horizon qui se noie dans la clarté du ciel.

Mer en fond de tableau.jpg

Lorsqu’il trouve un paysage qui lui parle, il prend des photos, quelques croquis, et range tout cela dans sa mémoire jusqu’à ce que l’émotion ressentie pendant la flânerie devienne impression, sentiment, puis connaissance d’un au-delà de la vision brute du paysage. Celui-ci est alors une source de joie sereine pour le peintre et un message à faire passer au spectateur. Il devient habité d’une présence qui n’est nullement humaine (il n’y a aucun personnage sur ses toiles), une manifestation de l’éternité qui nous enveloppe. Le temps n’a plus de prise sur lui, il devient éternité.

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Allez voir ce peintre aux paysages enchanteurs. Il expose jusqu’au 28 février. Vous y admirerez la finesse, l’élégance et la précision de cette peinture qui semble sortir d’un autre siècle et qui hante nos esprits lassés des paysages grisâtres que nous voyons tous les jours.

07:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, paysagiste |  Imprimer