La source des femmes (09/12/2011)

 

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Film réalisé par Radu Mihaileanu, avec Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Biyouna
http://www.youtube.com/watch?v=fj_vYku6AmE

 

Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. La tradition depuis la nuit des temps : les femmes vont chercher de l’eau pour le village, loin en dehors. L’eau sert à la maison, c’est à la femme d’aller la chercher. Ce n’est pas le travail des hommes. Ils étaient là pour les protéger, mais le village n’a plus besoin de protection. Pourquoi ne le font-ils pas ? Alors les femmes décident de faire la grève… de l’amour. C’est le seul pouvoir qu’elles ont sur les hommes. Plus de câlins, plus d’amour tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village ! Et cette histoire est vraie. Elle s’est déroulée en Turquie en 2001 et le gouvernement a dû régler le problème qui dégénérait.

Les femmes, ce sont : Leila, mariée au seul homme qui comprend ce combat, Sami, l’instituteur. Elle est étrangère au village et elle déclenche la guerre contre les hommes. Loubna, la jeune sœur de Sami, en quête d’amour, appelée également Esméralda en référence à sa passion pour un film mexicain qui lui fait dire sans cesse « Te quiero ! ». Rachida qui s’oppose à la grève, car elle a soif de son mari. Enfin, Vieux fusil, la femme âgée qui entraîne les autres et les font persister dans cette grève entamée. Mais s’oppose à elles, Fatima, la belle-mère de Leila, dure et traditionnelle.

Les hommes, ce sont : Sami, déjà cité, qui accepte le choix de sa femme, mais ne peut non plus accepter la mésentente entre hommes et femmes. Hussein, père de Sami, qui médite sur sa terrasse et cherche à mettre un terme à ce conflit. Mais aussi l’ancien amour de Leila qui s’est laissé marier à une autre sans même lui dire.

Et ces femmes et ces hommes s’affrontent au travers d’un récit qui fait parfois un peu cliché : des danses orientales où, par le chant, les femmes et les hommes évoquent leur point de vue ; le hammam où les femmes sont libres et s’expriment sur l’amour et le sexe ; la suffisance des hommes qui s’arrangent bien de traditions ancestrales transformées par certains en islamisme plus ou moins intégriste ; le marché à la ville, somme de toutes les rencontres importantes. Les situations, surtout au début du film, paraissent outrés, grandiloquentes, voire fausses. Mais lentement, on entre dans le film, avec ses longueurs et ses instants humains, émouvants. Il est rarement drôle. On sourit à certaines situations, mais on ne retrouve pas l’humour du film libanais « Et maintenant, on va où ? » (voir le 4 octobre 2011). C’est un instant sérieux, deux heures entre les machos et les défenseuses du sexe faible, avec, comme dans le film libanais, l’imâm, le sage, non doublé d’un curé.

Ecoute ta femme, chantent-elles aux hommes. 

Elles finiront par avoir l’eau, par retrouver leurs hommes comme il fallait s’en douter. Le chant final résume le thème. La source des femmes, c’est : la source où elles vont puiser l’eau qui est vie ; c’est l’enfantement, renouveau permanent de l’humanité ; c’est l’amour qui coule de leur féminité. La femme est l’énergie qui fait avancer le temps, dit un des chants du film.

 

 

07:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, femme, société, islam |  Imprimer