Fables et contes de Jean de La Fontaine (8 juillet 1621 - 13 avril 1695) (17/02/2011)

 

Avant leur aspect moraliste, on retient de ces fables et contes leur légèreté et leur diversité.

Cette diversité, dont La Fontaine assure qu’il en avait fait sa devise (voir Le pâté d’anguille, conte, 1674), communique le mouvement à sa pensée, la rend diverse, chatoyante, l’anime d’une souriante mobilité :

« Je suis chose légère et vole à tout sujet :

Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet… »

La Fontaine soutient que « les vers doivent avoir du rapport avec la nature ». Non seulement la nature dans le paysage et l’animal, mais aussi la nature de l’homme. C’est à sa nature profonde qu’il pense, à ce qui meut ses actions et ses pensées.

Pour La Bruyère, La Fontaine « est le modèle des bons contes, il fait parler les animaux, les arbres, les pierres, tout ce qui ne parle point : ce n'est que légèreté, qu'élégance, que beau naturel et que délicatesse dans ses ouvrages. » Ce qui charme dans les contes, c’est l’expression sans détour, directe des vers. Tout est simple, bien dit, sans ornement.

Mais ce sont surtout les fables qui intéressent, car les contes, à part leur forme, rappelle les contes de cette époque, un peu comme les contes de Florian*. Les fables sont, au contraire, d’une fraicheur inégalée et d’une diversité qui ne fatigue pas, et l’on peut lire La Fontaine sans éprouver le moindre ennui.

C’est aussi un moraliste et sa force est de faire passer la morale avec attrait, presque sans qu’on s’en aperçoive :

         « Les fables ne sont pas ce qu’elles semblent être.

Le plus simple animal nous y tient lieu de maître.

Une morale nue apporte de l’ennui ;

Le conte fait passer le précepte avec lui.

En ces sortes de feinte, il faut instruire et plaire,

Et conter pour conter me semble peu d’affaire. »

Comme le disait Fénelon, « La Fontaine a donné une voix aux bêtes pour qu'elles fissent entendre aux hommes les leçons de la sagesse. » Les fables sont des contes à leur manière, et même, des contes pour enfants. Or en tout conte pour enfant, on trouve un précepte moral, qu’il soit mis en exergue ou qu’il soit caché.

 

* « Ce gracieux écrivain s'est exercé avec succès dans plus d'un genre de littérature ; mais c'est surtout dans la fable qu'il a réussi… Il avait le privilège d’inspirer partout la joie par ses bons mots, ses contes, ses chansons… Point de langueur avec lui ; il faisait la guerre aux longues et tristes discussions par ses saillies, et quelquefois même, par ses jeux d’enfant », écrivait Pierre de Lacretelle à propos de Florian.

 * Voir le site très bien fait : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/

 

 

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