Sur le fil du rasoir (6) (16/10/2021)
Enfin, vint le jour où les hommes découvrirent
La faillite de leur pensée extrême : rien ne va plus
Un seul mal à cet étrange ballet : le trou attire
Et rien n’attire autant que l’aspiration indéfectible
Attirés par le rien, les croyants se mettaient à penser
Qu’une autre voie était probable et possible
Ils erraient, incertains, au-delà du mal
Et rêvaient d’un ciel plus pur que le brouillard
Rien ne déviait les hommes d’un droit chemin
Allant au but ultime, comme une ligne à suivre
La voie du juste milieu, rompue à assumer
L’équilibre entre les maux incorrigibles
Soit, tu tombes dans le vide inexistant
Et tu ne sais où tu vas et quel avenir t’habite
Soit, tu t’engages vers un mariage forcé
Sans savoir où tu vas et ce que tu deviens
Au milieu, il y a le vrai, le fil du rasoir
Que tu ne vois pas et qui te prends
T’entraînant dans son sillage bouillonnant
Vers un pays inconnu, en des lieux inexistants
Plus rien n’y est comme avant, autrefois
Quand les poules avaient des dents
Et qu’on sautait à la corde avant de choir
Épanoui sur ordre du qu’en-dira-t-on
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