Crépuscule (21/04/2018)
Le jour se poursuit dans la nuit
Pourquoi changer les aiguilles de l’’horloge
Et prolonger plus tard la lumière ?
On n’atteint pas plus de transparence,
Mais on vit une heure de plus
Alors, il faut l’occuper, cette heure
Lui donner du relief, enjoliver son passage
Y a-t-il meilleure occasion de s’oublier
D’entrer dans le vif de sa chair étourdie
Et de chasser les miasmes d’une vie insipide ?
C’est l’heure de la reconstruction
Mais d’abord se déconstruire et même se dévêtir
On erre tel un fantôme dans le crépuscule
L’œil vif encore, mais le corps endormi
Va-t-on mourir aussi d’un jour si long ?
Les minutes s’en vont, les secondes passent
Le jour est encore là, revêtu de paillettes
Il s’incruste, sans aucune honte
Il trinque avec la nuit et ne trouve plus son lit
Son chemin le conduit au-delà du temps
Dans cet espace immobile et aérien
Où l’homme se regarde vivre
Les pieds illuminés et la tête dans le noir
Il craint plus que jamais la peur
Et l’absence, et ce jour qui n’en finit pas
Est-il encore temps de rêver ?
Doit-on mettre la tête dans le sable
Et agiter ses bras comme un fou
Pour finir ce jour et ouvrir la nuit ?
© Loup Francart
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