Le printemps (18/04/2018)
Il est arrivé sur la pointe des pieds, encore chaussé des bottes d’hiver et, enfin, il se dénude et dévoile ses atours bariolés. Au Japon, les fêtes du "hanami" (littéralement "contempler les fleurs") sont célébrées chaque année quand éclosent les fleurs blanches ou roses des cerisiers. C’est un moment culte qui a été célébré hier à Paris comme au Japon et qui a tant tardé.
Et tous de sourire, d’ouvrir les yeux et les oreilles, de s’assoir et de contempler ces bourgeonnements et ces éclosions, comme des feux d’artifice qui hérissent les corps et entrouvrent les cœurs.
Alors quelle meilleure promenade que celle du jardin des plantes. Un épanouissement de vert de toutes teintes, de roses vifs ou pâles, de blancs en longues robes. Malgré la foule qui glisse sur les allées à pas feutrés, on se sent seuls avec la terre emplie d’odeurs. On se couche dans l’herbe, on gratte le sol, on approche son nez d’une multitude de floraisons et on s’enivre de cette grâce divine.
Au retour, on suit la Seine, qui coule joyeusement entre les maisons et l’on s’arrête pour regarder ces Parisiens qui fêtent le printemps en dansant, les yeux fermés, joue contre joue, mains plaquées, pieds rythmés, cœur léger. Ceux qui n’osent pas les contemplent, ont les pupilles écartées ; certains laissent jaillir des perles de larmes et se rappellent les tangos argentins qui étreignent l’âme des plus endurcis.
Les uns se regardent dans le blanc des yeux, d’autres exercent leur souplesse intime, d’autres s’enfoncent en eux-mêmes en oubliant Paris.
Hier, c'était bien un jour de vacances !
09:46 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : printemps, frais, vacances, renouveau | Imprimer