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21/06/2018

Jogging 2

Hier, je suis parti vers 5h30 du matin. Pas besoin de me motiver, j’étais prêt et content de courir. De la gare du Nord aller jusqu’au bois de Boulogne en passant par la gare Saint Lazare, l’Etoile, la porte Maillot, 4 km dans le bois et retour par la porte Dauphine, l’Etoile. 13 km, sans aucune gêne ni fatigue.

Aujourd’hui, toujours réveillé tôt et sentant les fourmis dans les jambes qui sans cesse vagabondent, je me rééquipe. Départ relaxe vers le parc de la Villette. Cela semble aller. Décontracté, je m’installe dans mes foulées habituelles. Je sens cependant une certaine gêne due à la course de la veille. Je pars en petites foulées, 7mn30 au kilomètre. Je tente de courir décontracté, mais je sens un point dans la cuisse gauche, au-dessus du genou. Ça tire ! Au troisième kilomètre, je me dis que ce n’est pas prudent, après avoir fait hier 13 km, de recommencer le lendemain. Je marche en me massant la cuisse. Ça passe ! Allez, on repart. Pendant ce temps, les trottoirs défilent, les gens passent, les mètres se déroulent sans le dire. Me voici arrivé au quai de la Seine sur le canal de l’Ourcq, dans cette splendide évasion des immeubles et l’horizontalité de l’eau qui s’étale avec douceur très loin. C’est beau cette oasis dans la ville, cette respiration lente dans l’agitation des voitures et des passants. Ceux-ci ralentissent d’ailleurs, marchent avec plus d’aisance, comme insouciants tout d’un coup. Ils regardent l’eau qui semble immobile, là depuis toujours. Je formule un vers, encouragé par l’aspect poétique du lieu, mais ne vais pas plus loin. Allons, que fais-tu ?

Je repars, courant le long du quai, regardant l’eau de très près. Un faux pas et je tombe. Brr… Elle ne doit pas être très chaude et de plus semble assez sale. Alors, attention. Ah… Franchir le canal qui va jusqu’à Saint Denys et poursuivre sur le canal de l’Ourcq, puis courir dans l’herbe fraiche, encore pleine de rosée du parc de La Villette, quel délice ! Mais voici la panne. Les muscles se tétanisent. Ils en ont trop fait hier. Marcher, seule solution ! Que c’est bon de flemmarder, d’écouter les oiseaux, de suivre leur vol. Même le ronronnement du périphérique semble un étirement d’une langueur de l’âme, comme un rappel d’un autre univers qui reste dans le lointain et qui n’ose se montrer. Je suis dans ces instants d’une course où l’on se réfugie en soi-même, où l’on se love dans son corps et où l’on oublie les sons, les mouvements et même la vue. On court le nez au plancher, mètre après mètre, sans même savoir où l’on est. C’est une euthanasie momentanée, un évanouissement de l’être qui permet de récupérer. Fermez les écoutilles, il n’y a rien à voir !

Sept kilomètres et demi. Sur le chemin du retour… Je transpire, pas trop, car je me suis arrêté pour marcher et me décontracter. Je tombe en arrêt sur une œuvre colossale, a street painting, le balancement d’une fille noire au-dessus d’un village de case, accompagné dans son élan par un panda et un éléphant. C’est d’un genre différent du street art habituel, une note de gaité dans le ciel bleu, comme la caresse d’un ange sur le corps fatigué. On peut repartir d’un bon pied, tout va bien. J’arrive dans la descente de la rue La Fayette et me laisse glisser benoîtement jusqu’à notre petite rue qui repart en montant. Ça y est ! 9 km. Pas mal après les treize kilomètres d’hier. Mais ce n’est pas autant la forme qu’hier. Je tire la patte, un peu courbatu.

Bon, demain, se ménager ! ça tombe bien, on prend le train.