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28/05/2018

7 façons d'être heureux (2)

Luc Ferry explicite alors ces 7 façons d’être heureux dans le monde contemporain. En réalité, il me semble que la première façon qu’il décrit n’est que l’explicitation de ce qui a été développé au cours de l’avant-propos, à savoir qu’il existe deux façons antinomiques d’envisager le bonheur. La première est que le bonheur ne dépend pas des autres ni de l’état du monde, mais de notre capacité à nous mettre en harmonie avec notre moi profond. La seconde est que le bonheur dépend inversement de l’état du monde extérieur et du sort des autres, en particulier de ceux que nous aimons. C’est donc un état fragile, provisoire et inaccessible à tous durablement par soi seul. Ces deux thèses s’opposent fondamentalement, pire même, la première, si elle devient obsessionnelle, rend malheureux et enferme l’individu dans une déconnexion du monde et des autres. C’est principalement pour cette raison que l’auteur préfèr nettement la seconde : identifier autant que faire se peut, ce qui nous rend heureu dan la lucidité et viser les joies les plus simples plus qu’un bonheur individuel nécessairement fictif. Luc Ferry livre alors ses 6 et non sept façons d’être heureux : aimer, admire, s’émanciper, élargir l’horizon, apprendre et créer, agir.

 * Aimer

Deux extrêmes dans l’amour : l’amour individualiste et érotique de Don Juan, ou l’amour courtois et mystique de Tristan et Iseult qui exige la sortie de soi et la mise entre parenthèses de l’égo érotique. Le premier rejoint le partenaire par la possession, le second  par l’annulation de son moi. Dans ce chapitre, Luc Ferry  fait une excellente analyse de la finalité du mariage dans la théologie chrétienne. Son objet n’est pas la transmission de la vie, mais de sauver les relations entre mortels, de les penser de manière durable sur fond de bonheur. Le mariage permet de dépasser la nature de l’éros, d’unifier le corps et l’âme et de les fondre en un tout qui  permet à l’homme de devenir pleinement lui-même.