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20/06/2016

Le nombre manquant (24)

– Ça y est ! On va bientôt savoir qui c’est ! J’avais tendu un piège en intégrant vos derniers documents sur notre base de données. Eh bien, il a changé un nouveau mot. Zéro est bien toujours modifié et dénommé Orez, mais vous aviez évoqué l’antizéro. Il n’est pas appelé anti-orez.

– Dis-moi tout de suite comment il l’appelle.

– Eh bien, il ne l’appelle pas. Il le remplace par un zéro barré avec une barre horizontale au milieu, signe que l’ordinateur peut reproduire en tapant le zéro, puis en le barrant. Pour l’instant ce signe, ou peut-être pourrait-on dire ce chiffre, n’a pas de nom.

– et tu me dis que nous allons savoir de qui il s’agit ?

– Oui, bien sûr. Il y a une caméra installé dans la bibliothèque qui filme ceux qui utilisent l’ordinateur. Il suffit que Claire appelle son cousin et nous aurons le film, donc la tête et même plus de celui qui s’en est servi. Demande à Claire quand elle pourrait avoir la bande.

– D’ici une demi-journée maximum, répondit Claire. Il va nous être envoyé par Internet et nous pourrons la visualiser sans difficulté.

– Alors, c’est parti !

Ce ne fut que le lendemain matin que Claire reçut la bande. Elle eut le courage d’attendre que tous soient là pour ouvrir le paquet. Ce n’était qu’une petite clé USB qu’elle introduisit dans son ordinateur. Tous étaient les yeux rivés sur l’écran, sans mot dire, presque haletants. On voyait clairement l’ordinateur, la caméra était placé au trois-quarts avant et permettait de bien visualiser toute personne l’utilisant. On vit un petit vieillard s’avancer, s’installer tant bien que mal en face de l’ordinateur, et taper. Dès qu’il commença, ce fut magique. On le voyait réfléchir et taper, taper, taper, c’est-à-dire dicter ces ordres à la machine avec une célérité époustouflante. Il savait ce qu’il faisait et il le faisait bien. Mais ce n’était qu’un petit vieillard aux poils blancs, noueux, les sourcils broussailleux, une moustache fourni, les lunettes sur le nez. L’œil vif cependant, éclairé d’une lueur subtile, comme enfiévré. Un contraste saisissant entre le personnage et la personne. Quand il eut fini, il ramassa ses papiers, jeta un dernier coup d’œil à ses instructions, les envoya d’un clic, puis ferma l’ordinateur, redevenant le personnage falot qu’il semblait être. Rien ne l’avait distrait et il repartait maintenant le nez au vent, comme un vieillard inculte et dépassé.

– Mais qui donc est ce bonhomme ? s’exclama Mathias.

– Oui, c’est un drôle de personnage, constata Vincent.

– Malheureusement, cela ne nous apprend pas grand-chose, ajoutais-je. Qui est-il ? Pourquoi vient-il sur cet ordinateur ? Que cherche-t-il ? Aucune réponse à ces questions.

Enfin Claire réagit :

– Comment ? Vous avez exactement ce que vous avez demandé, l’image de celui qui modifie notre base de données et cela ne vous suffit pas. Vous ne pouvez tout avoir d’un coup. Votre patience est limitée. Prenons le temps, d’abord de réfléchir, puis d’agir.

– Réfléchir, oui, mais à quoi ? Qu’un vieillard anonyme se serve de cet ordinateur ne nous apprend rien, malheureusement.

– Vous voulez sans doute disposer d’une fiche de police qui vous dise son origine, ce qu’il fait, pourquoi il ne fait, quelles conséquences cela va avoir, etc. Il faut nous mettre en piste et tenter de récupérer ces informations à partir de ce que nous connaissons. Ce qui signifie dans un premier temps que l’un d’entre nous, ou deux, aille voir sur place et suive cet homme.