Dans un petit livre intitulé Sur la falaise (Salvy éditeur, 1993), Gregor von Rezzori fait un constat amer. L’artiste expérimenté n’a pas d’autre objet que lui-même et pour entretenir cet objet, il bluffe. Certes, à un moment ou un autre, l’inspiration l’a sorti du lot. Il a trouvé la forme (il est sculpteur) parfaite, une forme jusqu’ici  jamais sortie du ciseau d’un artiste. Ce moment d’inspiration est devenu routine. Il reproduit la forme, les formes, sans que son public le remarque. Mais c’est toujours la même forme, unique, qui se défraîchit au fur et à mesure où l’envoûtement du...

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